la pensée recule

Publié le par Christophe Pardon

   La pensée recule. Il n’y a plus de débat, il n'y a que des polémiques. Rien qu’en ce qui concerne le vaccin, les avis divergents sont marginalisés. Si on est contre, pour des raisons tout aussi légitimes et argumentées que ceux qui sont pour, on est qualifié au mieux d’irresponsable, au pire de complotiste. (A condition, bien sûr, qu’on nous ait donné l’occasion de nous exprimer). Il n’y a plus de nuances possibles. On se dirige sur la voie de la pensée unique à bord d’un rouleau compresseur - appelé aussi discours dominant - écrasant tout sur son passage. Et il n’y a personne aux commandes, c’est ce qui le rend dangereux. Nous avons toutefois tous la responsabilité d’appuyer ou pas sur la pédale de frein.

Croire que l’on reprend le contrôle par les réseaux sociaux, c’est se mettre le doigt dans l’œil, puisqu’on perd de vue qu’un réseau social n’est qu’un outil et non une fin en soi (sauf pour ceux qui l’ont conçu). Les réseaux sociaux permettent aussi bien la propagation du printemps arabe que l’assaut du capitole à Washington. Mais dans aucun de ces deux cas ils en sont les déclencheurs, ils n’en ont été que les accompagnateurs. Ils sont la trainée de poudre, non l’étincelle. Les réseaux sociaux peuvent donner très facilement l’illusion d’un espace de liberté, l’illusion d’une affirmation de soi ou celle d’appartenir à une « communauté ». Par contre, ils donnent très nettement l’impression de nous contrôler. L’outil en vient à maitriser l’homme, à se servir de lui et non l’inverse. Nous avons pu en avoir une preuve avec justement la suspension temporaire des comptes Facebook et Instagram de Donald Trump. C’était une « mesure d’urgence » et « légitime » comme ils ont pu le déclarer, mais ils montrent aussi leur suprématie. Doit-on laisser entre leurs seules mains ce pouvoir politique ?

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